LGV : Annulation de la DUP

Le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la déclaration d’utilité publique (DUP) d’un tronçon de la future ligne ferroviaire à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, à quelques jours du lancement officiel de la LGV Paris-Bordeaux.

Le tribunal administratif avait été saisi par des collectifs d’associations et d’élus de Gironde et du Lot-et-Garonne opposés aux projets de LGV au sud de Bordeaux, ainsi que par la Communauté de communes des Côteaux et Landes de Gascogne, présidée par Raymond Girardi. Ils contestaient le bien fondé de la DUP pour le tronçon de la LGV reliant la gare de Bordeaux-Saint-Jean à Saint-Médard-d’Eyrans, à une quinzaine de kilomètres plus au sud. Estimant que la prolongation des LGV au sud de Bordeaux « n’a pas de raison d’être » et qu’il faut au contraire moderniser les lignes déjà existantes, les plaignants ont notamment fondé leur recours sur l’absence de démonstration de rentabilité de la ligne et de plan de financement lors des enquêtes d’utilité publique, a résumé jeudi à l’AFP M. Girardi. Lors d’une audience début juin, le rapporteur public avait retenu ces arguments, en particulier l’insuffisance des études socio-économiques et du financement, pour recommander l’annulation de la DUP sur le tronçon en question. Le tribunal a suivi cette recommandation dans son jugement, communiqué aux parties mercredi après-midi, s’est félicité M. Girardi. « Ca devrait faire jurisprudence » pour les recours, toujours en attente de jugement, sur chacun des deux autres tronçons de la LGV Bordeaux-Toulouse, a-t-il estimé. Par ailleurs, le tronçon Bordeaux/Saint-Médard-d’Eyrans étant commun à la future LGV Bordeaux-Dax, l’annulation de la DUP pourrait également avoir un impact sur ce projet, selon M. Girardi. A la grande colère des opposants, le gouvernement avait validé en juin 2016 les DUP des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, malgré l’avis négatif, à caractère consultatif, rendu par la commission d’enquête publique sur le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Les « antis » avaient dans la foulée déposé une multitude de recours. Fin mars, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, avait indiqué qu’il n’y avait pas « pour le moment » de projet LGV « en chantier » au sud de Bordeaux, que les recours administratifs et juridiques « ne sont pas purgés » et qu’il appartiendra à l’Etat et aux élus de décider, « probablement courant 2018 », des étapes suivantes. Initialement, la mise en service envisagée était de 2024 pour Bordeaux-Toulouse, 2027 pour Bordeaux-Dax et 2032 pour le tronçon Dax-Espagne.

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