Compteur intelligent Linky : les arguments de l’Etat en sa faveur

En réponse aux communes ayant pris une délibération pour interdire le déploiement des compteurs Linky sur leur territoire, la Direction générale des collectivités locales a publié une note le 1er avril 2016 rejetant les arguments des opposants à ces compteurs intelligents.

Ces arguments ne seraient pas fondés en droit.

En premier lieu, les compteurs sont la propriété des autorités organisatrices de distribution d’électricité (AODE) mais seul le concessionnaire a le droit de les développer et les exploiter (article L.322-4 du code de l’énergie).

En deuxième lieu, une commune ne peut, selon la DGCL, se fonder sur un argument tiré d’une atteinte à la santé publique, car le niveau d’ondes générées par les compteurs est conforme aux seuils réglementaires (décret du 18 octobre 2006, V. réponse à la QE n°58435), ce qu’a confirmé le Conseil d’État (20 mars 2013, Assoc. « Robien des toits et autres », n°354321), qui a considéré que les rayonnements émis sont également conformes aux seuils admis par l’Organisation mondiale de la santé. Le principe de précaution n’aurait donc pas à être mis en œuvre.

En troisième lieu, s’agissant de l’atteinte à la vie privée, la DGCL considère que l’article R.341-4 du code de l’énergie encadre la communication des données et assure leur confidentialité.

En quatrième lieu, le principe de libre administration des collectivités territoriales ne serait pas violé, car à l’occasion de l’arrêt précité du 20 mars 2013, le Conseil d’Etat a eu l’occasion d’écarter ce moyen.

Enfin, en dernier lieu, la DGCL rappelle que si une commune a transféré la compétence AODE à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou à un syndicat départemental, elle ne peut plus intervenir en la matière. Le tribunal administratif de Nantes a d’ailleurs suspendu l’exécution d’une délibération en raison de l’incompétence du conseil municipal, par un jugement rendu le 1er juin 2016.

Réf : Note DGCL, 1er avr. 2016 ; TA Nantes, 1er juin 2016, n°1603910

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Reconnu en droit de l'énergie et de l'électricité (CRE)
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