Une hausse des objectifs pour l’éolien en mer est prévue et 150 nouvelles installations terrestres sont attendues. Toutes les autorisations administratives nécessaires à la construction et à l’exploitation du projet de Saint-Nazaire sont désormais sécurisées.
Le ministre de la transition écologique a lancé le premier projet de parc éolien en mer français à Saint-Nazaire, annoncé le lauréat de l’appel d’offres du parc qui sera construit au large de Dunkerque et rehaussé les objectifs de déploiement de la filière éolien en mer inscrits dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Concernant l’éolien terrestre, il a sélectionné 21 nouveaux projets.
21 lauréats pour l’appel d’offres éolien terrestre
Les résultats de la troisième période de l’appel d’offres éolien terrestre, lancé en mai 2017, sont dévoilés : 21 lauréats ont été retenus pour développer et exploiter 516 MW d’éolien terrestre. Au cours des prochaines années, environ 150 éoliennes seront ainsi implantées pour une production d’électricité estimée à 1,34 TWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 268 000 foyers français.
Les lauréats de la troisième période bénéficieront d’un contrat de complément de rémunération d’une durée de 20 ans, pour un prix moyen pondéré de 63 €/MWh.
La quatrième période de candidature à l’appel d’offres, dont la clôture aura lieu le 1er août prochain, portera également sur une puissance de 500 MW.
Parc éolien de Dunkerque : le gagnant est…
Le groupement composé d’EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge, a été sélectionné par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour la construction et l’exploitation du parc éolien de Dunkerque. Il s’agit du quatrième projet que le groupe remporte dans le cadre des appels d’offres offshore lancés par les pouvoirs publics, après ceux gagnés en 2012 à Saint-Nazaire, à Fécamp et à Courseulles-sur-Mer.
D’une puissance de près de 600 MW et composé d’environ quarante-cinq éoliennes, il permettra de produire 2,3 TWh/an d’électricité à partir de 2026, soit la consommation de 500 000 foyers français. Le tarif proposé par le groupement est notablement inférieur à 50 €/MWh.
Le site de Dunkerque est le premier à bénéficier des dernières réformes visant à développer la filière, en particulier la réforme du contentieux, la mise en place du dialogue concurrentiel, la modernisation du cadre de raccordement et l’introduction d’autorisations à caractéristiques variables, dites « permis enveloppe ».
Le développement du parc éolien en mer de Dunkerque et son raccordement vont débuter avec la saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP). Suivront le dépôt et l’instruction des autorisations administratives nécessaires à la construction et à l’exploitation du parc et son raccordement.
Le projet de Saint-Nazaire peut démarrer
Le 7 juin dernier, le Conseil d’État a rejeté les recours déposés contre le projet de parc à Saint-Nazaire. Il a annulé l’arrêt n° 15NT03443 du 25 juillet 2017 par lequel la cour administrative d’appel de Nantes avait rejeté le recours de deux associations demandant l’annulation de l’arrêté d’autorisation du parc éolien en mer pour défaut d’intérêt à agir. Si le juge a décidé de régler l’affaire au fond, il a toutefois rejeté tous les moyens soulevés par les requérants : absence de saisine de la CNDP lors de l’élaboration du cahier des charges ou du lancement de l’appel d’offres, absence de participation du public et d’évaluation environnementale préalablement à l’approbation du cahier des charges, absence d’étude d’impact et d’enquête publique, insuffisance des exigences environnementales, absence de prescriptions techniques, etc.
Ainsi, ce sont 80 éoliennes, produites à Saint-Nazaire par General Electric, qui seront installées en mer d’ici 2022. D’une capacité installée de 480 MW, le futur parc éolien en mer de Saint-Nazaire fournira l’équivalent de 20 % des besoins électriques de la Loire-Atlantique. Ces installations généreront 8 millions d’euros par an de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pécheurs.
Les objectifs de la PPE passent de 750 MW à 1 GW par an
Les objectifs des énergies marines renouvelables fixés dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vont être augmentés. Le projet de PPE publié en janvier dernier prévoyait le lancement et l’attribution de projets éoliens en mer pour une moyenne d’environ 750 MW par an d’ici 2024. Conformément à l’annonce du Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, l’objectif va être rehaussé à 1 GW par an.
Pour répondre à cette augmentation, plusieurs projets sont déjà lancés ou vont l’être.
Un parc de 1 000 MW, prévu au large de la Normandie, fera bientôt l’objet d’un débat public qui permettra de déterminer une ou plusieurs zones propices à son développement, dans le respect de la biodiversité marine et des activités en mer.
Trois appels d’offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux seront également lancés :
– un appel d’offres de 250 MW, soit une vingtaine d’éoliennes, sera lancé et attribué au sud de la Bretagne en 2021 ;
– deux parcs de 250 MW chacun seront lancés en Méditerranée dans les régions Occitanie et PACA.
Enfin, des volumes additionnels d’éolien posé seront construits avec le lancement d’un nouveau projet au large d’Oléron d’une taille à déterminer entre 500 et 1000 MW.
Source : ELNET