La problématique des algues vertes toujours d’actualité

Malgré le lancement du plan national de lutte contre les algues vertes, il y a déjà un an, les récents événements survenus sur une plage des Côtes-d’Amor (découverte de cadavres de sangliers à l’intérieur desquels a été retrouvé du gaz provenant des algues en décomposition) confirme que le phénomène de prolifération de cette flore marine est loin d’être maîtrisé.

La première étape consistant à faire disparaître, le plus rapidement possible, ces masses d’algues échouées, dont la quantité ramassée dépasse certaines années 70 000 m3, a été rapidement mise en place. Les algues « accessibles » sont ramassées quotidiennement pour être épandues en grande partie dans les champs comme fertilisant. Cependant, la préfecture de Bretagne affirme que ces dernières seront compostées d’ici un an.

Ce premier aspect « curatif » doit nécessairement être complété par un volet « préventif ». En effet, la prévention des marées vertes, résultant principalement des rejets de nitrates d’origine agricole, constitue le coeur du problème actuellement. Le plan prévoit une diminution de 30 à 40 % de ces flux de nitrates dans les baies les plus touchées. Cependant, il est indispensable de tenir compte de la concentration en nitrate des rejets. Une concentration environnant les 15 mg/L stoppe la prolifération des algues vertes peu importe la quantité de rejets. Or, actuellement, la moyenne en Bretagne se situe plutôt aux alentours de 30 mg/L soit bien au dessus du seuil de saturation des eaux. Autrement dit, pour un résultat efficace, il faudrait parvenir à diminuer la concentration pour la ramener en dessous de 15mg/L, selon Alain Menesguen (scientifique de l’Ifremer).

Dès lors, on comprend l’ampleur de la tâche à accomplir pour tenter d’endiguer ce phénomène dangereux. A côté des actions de contrôle des exploitations agricoles menées par les services de l’Etat, des analyses de sol après culture sont effectuées pour déceler les surplus de nitrates et d’ici la fin de l’année, toutes les exploitations ICPE (installation classé pour la protection de l’environnement) devront être contrôlées.

La mise en oeuvre active de cette police des ICPE permet d’identifier, d’impliquer et éventuellement de sanctionner les agriculteurs non respectueux des réglementations environnementales.

À propos de l’auteur

COUSSY AVOCATS ENVIRONNEMENT ENERGIE URBANISME

Reconnu en droit de l'énergie et de l'électricité (CRE)
Reconnu en droit de l'environnement
Reconnu en droit de l'urbanisme
Reconnu en droit de la sécurité (CNAPS, CNAC, CIAC)

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