Le 8 juillet 2025, soit quelques semaines après la clôture de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, un arrêté ministériel a été signé afin de mettre à jour la liste des espèces marines protégées en France.
Cette révision intègre 36 nouvelles espèces marines d’invertébrées.
Désormais, les espèces d’invertébrées listées dans l’arrêté ne peuvent faire l’objet :
• De destruction, capture ou enlèvement, de perturbation intentionnelle d’individus ou d’œufs ;
• De transport, colportage, naturalisation, mise en vente, vente ou achat qu’ils soient vivants ou morts.
Et leur habitat ou leurs sites de reproduction ne peuvent pas davantage faire l’objet de destruction, d’altération ou de dégradation.
Le non-respect de ces interdictions constitue une infraction pénale passible de sanctions pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnementet 150 000 € d’amende (Article L. 415-3 Code de l’environnement)
Jusqu’alors, seulement 7 espèces d’invertébrées marins étaient inscrites en vertu d’un arrêté de 2004, aujourd’hui abrogé. Ce cadre réglementaire était largement obsolète au regard des connaissances actuelles en écologie marine.
Concrètement, cette nouvelle protection représente ainsi une évolution significative et positive, laquelle permet de mieux prendre en compte des êtres vivants souvent sous représentés, alors même qu’ils sont essentiels pour la biodiversité.
Parmi ces nouvelles espèces, on trouve par exemple des coraux profonds menacés (tels que Dendrophyllia cornigera ou Madrepora oculata), plusieurs éponges marines rares identifiées comme menacées par le protocole biodiversité de la Convention de Barcelone (par exemple Aplysina cavernicola), ainsi que des mollusques remarquables comme Charonia lampas (un des plus grands gastéropode pouvant atteindre 40 cm).
Cette mesure s’inscrit dans un contexte de préoccupation croissante pour la biodiversité marine, en particulier face à la dégradation de l’état de conservation de nombreux écosystèmes.
D’un point de vue écologique, cette extension de la liste des espèces protégées est saluée comme un pas en avant concret pour la préservation des écosystèmes marins fragiles. La Ministre de la Transition écologique a qualifié cette mesure d’ « avancée concrète pour mieux connaître et préserver notre biodiversité marine exceptionnelle ».
Elle constitue également une réponse concrète aux engagements pris par la France dans le cadre de la Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM), dont l’objectif est de renforcer la protection juridique des espèces et habitats marins menacés.
Une volonté politique forte dont la mise en œuvre concrète sera décisive pour la protection effective des espèces marines invertébrées.
