Un centre de production horticole a remplacé une serre conventionnelle par une serre bioclimatique qui permet de récupérer l’énergie solaire de la journée pour la restituer la nuit. Des économies d’énergie de 45 % en moyenne ont pu ainsi être réalisées pour un investissement de 50 euros/m².
Avec 4,5 Mtep par an, la consommation d’énergie finale de l’agriculture a représenté moins de 3 % de la consommation totale d’énergie de la France en 2015. Mais la facture énergétique s’est tout de même élevée à environ 3,2 milliards d’euros. Afin d’améliorer l’efficacité énergétique des exploitations agricoles, des solutions technologiques et des changements des pratiques agricoles doivent être mis en œuvre pour les différents types de production.
L’ADEME a étudié 43 solutions énergétiques et quantifie, pour chacune de ces technologies, les gains envisageables en termes d’économie d’énergie et d’intérêt économique. Après avoir présenté les freins et leviers à leur développement actuel, elle propose un potentiel de diffusion de la solution à court, moyen et long terme.
Les différentes solutions (pompes à chaleur, valorisation d’énergie fatale, ventilateurs économes, goutte à goutte, réduction du travail du sol, etc.) ont permis d’économiser de 1 % à plus de 90 % d’énergie. Des premières solutions touchant le machinisme agricole (tracteurs et engins automoteurs) permettent d’atteindre une baisse de la consommation de 10 à 15 % (conduite économe, diagnostic des tracteurs au banc d’essai mobile). En complément, la mise en œuvre de pratiques du sol simplifiées (labour moindre, travail des sols moins en profondeur) et de nouvelles associations de cultures, la réorganisation du parcellaire des exploitations, permettent de réduire de 40 à 50 % la consommation en carburants des tracteurs.
Une partie de l’étude présente une analyse prospective des économies d’énergies potentielles en agriculture aux horizons 2020, 2023, 2035 et 2050. Un premier scénario de large mise en œuvre de ces solutions techniques permettrait une réduction de 26 % de la consommation énergétique à l’horizon 2050. Dans le cadre d’un scénario plus ambitieux, les consommations globales d’énergie diminuent en 2050 par rapport à 2015, de 70 % pour les carburants, de 40 % pour l’irrigation, de 25 % pour la production laitière, de 77 % pour les carburants en bâtiment d’élevage herbivores, de 20 % en élevage porcin et de 15 % en élevage de volailles. Elles augmentent pour les serres chauffées de 14 %, ce qui est dû à un développement de la production de légumes à cet horizon.
Pour développer la mise en place de ces solutions, des investissements sont nécessaires. Des mesures d’accompagnement et des politiques publiques existent pour accompagner les exploitants agricoles dans la maîtrise de leurs consommations énergétiques. En outre, l’acquisition d’équipements plus performants peut s’effectuer dans le cadre d’un accompagnement financier proposé par le dispositif des certificats d’économies d’énergie.
Enfin, les démarches collectives territoriales constituent également un atout. Elles facilitent l’implication des agriculteurs, leur passage à l’acte et le partage de connaissances. A ce titre, les groupes existants ou à créer tels que les GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental), les CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel agricole), les CETA (Centre d’études techniques agricoles), les groupements de producteurs et notamment les coopératives agricoles qui s’impliquent dans des démarches de progrès sur l’énergie ont un rôle essentiel à jouer.