Le mouvement dit HLM souhaite convaincre le gouvernement que le logement n’est pas une charge mais un investissement. Il a obtenu l’appui des maires, des professionnels du bâtiment et de la Fondation Abbé Pierre.
Le 20 février dernier, lors d’une conférence de presse, le président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), Jean-Louis Dumont, énonçait le message que six acteurs du secteur ont voulu porter à savoir que le logement n’est pas une charge pour l’Etat mais un véritable investissement. Outre ses partenaires habituels, les élus locaux, représentés notamment par le président de l’Association des maires de France, François Baroin, le mouvement HLM était accompagné du président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut et du délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert.
Ces organisations ne partagent pas forcément les mêmes propositions mais ont en commun une même inquiétude, celle de voir la politique du logement réduite à son coût budgétaire comme le démontre la façon dont il est abordé dans le Grand débat national. En effet, force est de constater qu’il n’est cité que dans la liste des domaines parmi lesquels des économies peuvent être réalisées. Une mauvaise question pour l’USH qui a fait réaliser, au début de ce mois, un sondage (Kantar public, auprès de 1 004 personnes). À la moitié des sondés était posée cette même question et le logement arrivait en deuxième position des sources d’économies potentielles (avec 29 %). Mais à l’autre moitié, il était demandé s’il fallait investir plus, autant ou moins dans les mêmes secteurs. Et là 54 % des personnes interrogées demandent davantage pour le logement et 35 % autant.
Selon l’analyse de l’USH, l’impact des mesures issues de la loi de finances pour 2018 comprenant notamment la réduction de loyer de solidarité et la hausse de la TVA est de près de 6 milliards de pertes pour le secteur sur la période 2018-2020 et s’aggrave ensuite. Cela explique la perspective, d’ici 2030, de voir la production annuelle de logements sociaux presque divisée par deux (elle passerait de plus de 100 000 à moins de 65 000 selon une étude de la Caisse des dépôts). Une perspective qui fait frémir les professionnels du bâtiment. « Le décrochage du logement va conduire à une nouvelle crise de notre secteur avec son cortège de pertes d’emplois », s’alarme Jacques Chanut.
L’USH doit rencontrer le Premier ministre en mars pour tenter de le convaincre qu’un changement radical de politique est nécessaire.