Le 24 octobre 2013, soit deux jours après son entrée en fonctionnement, la décharge de Nonant-le-Pin a cessé toute activité : des opposants à la création de ce centre de stockage et des riverains en ont bloqué les moyens d’accès.
Cette décharge de résidus de broyage et de déchets industriels non dangereux a été construite par l’entreprise Guy Dauphin Environnement (GDE). Cette entreprise, qui avait laissé le champ médiatique aux opposants à la décharge, vient de passer à l’offensive : GDE réclame aujourd’hui 4,45 millions d’euros à l’Etat «pour le préjudice subi en raison du blocage», ainsi que 58 200 euros par journée supplémentaire « de non-application des décisions de justice ». Afin d’obtenir réparation, ses avocats ont déposé un référé-provision auprès du tribunal administratif de Caen. La société affirme que la construction et l’exploitation du site de Nonant-le-Pin ont déjà coûté 31,8 millions d’euros au 31 mars.
La société se trouve par ailleurs sous le coup d’un arrêté préfectoral qui lui impose l’évacuation avant de 1 856 tonnes de déchets acheminés lors des deux journées d’exploitation du site en raison de la présence de résidus de pneumatiques. Selon GDE, les opposants n’ont pas accédé à la demande du préfet de l’Orne de lever le blocus pour permettre cette évacuation.
De leur côté, les associations Sauvegarde des terres d’élevage et Nonant Environnement ont demandé par lettre à la nouvelle ministre de l’écologie, Ségolène Royal, « la suspension de l’exploitation » de la décharge. « Il y a une incompatibilité totale entre cette immense décharge à ciel ouvert et les terres aux alentours réputées au niveau mondial pour l’élevage de chevaux », écrivent-elles.