La centrale à charbon de Saint-Avold située en Moselle pourrait redémarrer pour assurer l’approvisionnement en électricité alors même qu’elle avait été fermée le 31 mars 2022.
En effet, alors que la guerre en Ukraine contraint la France à réduire son approvisionnement en gaz russe et que la moitié du parc nucléaire française est à l’arrêt à cause notamment de problèmes de corrosion et des suites de la crise sanitaire, il est primordial d’assurer notre sécurité énergétique.
Pour ce faire, un projet de décret modificatif fait l’objet d’une consultation publique du 30 juin 2022 au 21 juillet 2022. Il vise à rehausser le plafond d’émission de gaz à effet de serre, auquel la France est soumise dans le cadre du marché carbone européen, et ce à compter du 1er janvier 2024. Partant, les centrales à charbon pourraient fonctionner plus que ce que permet le plafond d’émission de gaz à effet de serre actuel.
En contrepartie, des projets de compensation carbone ou d’augmentation de l’absorption de CO2 sont prévus tel que le boisement, la reconstitution de peuplements forestiers dégradés, l’accompagnement de la transition vers des pratiques agricoles vertueuses, la plantation de haies ou encore l’utilisation de matériaux issus du réemploi dans la rénovation énergétique des bâtiments. Ces compensations interviendront en plus de l’obligation de restitution de quotas au titre du marché carbone européen.
De façon, le projet de décret prévoit « rehaussement du plafond d’émissions pour permettre l’émissions de 2,500 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de plus que le plafond actuel sur la période entre le 1er octobre 2022 et le 31 mars 2023, ce qui permettrait de disposer des 1,8 GW correspondant aux centrales de Cordemais et St Avold pendant environ 2500 h supplémentaires sur cette période ».
Ce projet de décret est consultable sur la plateforme dédiée du ministère de la transition écologique.