Le 3 avril, les députés en charge d’une mission d’information sur la mise en concurrence des barrages hydroélectriques ont esquissé les conclusions de leur rapport final attendu d’ici quelques semaines. La pertinence du processus de remise en concurrence est remise en cause. Et des difficultés sont pointées au niveau local.
Amorcée en 2006, la procédure de remise en concurrence des concessions qui arrivent à échéance vise pour l’heure 20% du parc, soit 49 barrages. Véritable casse-tête, elle a nécessité un toilettage réglementaire qui pousse à l’attentisme. « Les concessionnaires sortants ont rencontré l’an dernier des candidats potentiels à la reprise. Mais le travail qu’il reste à effectuer est considérable. Ce passage de relais s’avère coûteux en temps et en relations humaines. Car contrairement à la filière nucléaire, ici d’un site à l’autre le cadre n’est pas standardisé », explique Eric Straumann. D’où la nécessité d’un travail sur-mesure, au cas par cas, barrage par barrage. « Ce renouvellement au fil de l’eau ne sera pas sans conséquence défavorable sur l’emploi. Des salariés d’EDF seront réaffectés ou contraints à la mobilité. Des sureffectifs pourraient être à gérer », ajoute Marie-Noëlle Battistel. Autre difficulté, les conflits d’intérêt que la procédure risque d’engendrer. Bruxelles l’a d’autant à l’oeil que, comme l’ajoute la députée, la France est le seul pays à s’être lancé dans cette voie concurrentielle : « C’est un nid à contentieux. Et un paradoxe de voir que les pays d’où sont issus certains candidats à la reprise des concessions n’ont eux-mêmes pas ouvert la gestion de leurs propres parcs hydrauliques à la concurrence ». (suite de l’article)