Effet relatif de la pubilicité foncière (droit de préemption du locataire)

Un propriétaire avait vendu divers lots de copropriété à une société aux termes d’un acte conclu notamment sous la condition suspensive du non-exercice de son droit de préemption par le locataire. Interrogé par le notaire, ce dernier a répondu que le prix proposé était manifestement excessif, puis a assigné le vendeur et l’acquéreur en paiement de dommages-intérêts.

Après que le vendeur eut indiqué qu’il n’entendait pas réitérer la vente, le locataire s’est désisté de son action, avant d’acquérir amiablement une partie des biens par acte authentique publié à la conservation des hypothèques.

La société évincée a judiciairement requis l’annulation de cette vente, et à demandé que la vente initialement conclue à son profit soit reconnue parfaite.

La cour d’appel (CA Lyon 16 sept. 2008) a cru pouvoir accéder à ces demandes et annuler les ventes intervenues entre le propriétaire et le locataire, en retenant la mauvaise foi du locataire. Les juges du fond ont en effet relevé que celui-ci « avait parfaitement connaissance du compromis initial, et qu’il ne pouvait donc invoquer l’inopposabilité de cet acte ».

La Cour de cassation censure cette décision et après avoir relevé que le « compromis » initial n’avait pas été publié, juge que cet acte était inopposable aux tiers (violation par la cour d’appel de l’article 30 du décret du 4 janvier 1955).

Ref Cass. 3e civ., 10 févr. 2010, n° 08-21.65

À propos de l’auteur

COUSSY AVOCATS ENVIRONNEMENT ENERGIE URBANISME

Reconnu en droit de l'énergie et de l'électricité (CRE)
Reconnu en droit de l'environnement
Reconnu en droit de l'urbanisme
Reconnu en droit de la sécurité (CNAPS, CNAC, CIAC)

Laisser un commentaire