Proche retour des farines animales dans l’alimentation ?

Le comité permanent de la chaîne alimentaire de la Commission européenne a voté en faveur de la réintroduction des « farines animales » de non-ruminants l’alimentation des poissons le 18 juillet 2012.

Les farines animales sont responsables de la crise sanitaire de la vache folle des années 1990. Des farines animales (obtenues à partir de parties non consommées de carcasses bovines et de cadavres d’animaux) ont été utilisée dans l’alimentation des bovins (dont l’organisme n’est pas apte à assimiler des produits carnés puisque les bovins sont végétariens) qui ont, par la suite, développé l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Or, l’ESB est transmissible à l’homme (maladie de Creutzfeldt-Jacob) dès lors que celui-ci consomme des produits carnés provenant de bovins atteints de la maladie.

Cette crise sanitaire a été sans précédent en Europe, elle a conduit à l’abatage d’au moins 190 000 bovins (sans compter les cas non-détectés) et la maladie a fait à ce jour 204 victimes mais ce nombre est susceptible d’évoluer car la maladie peut prendre plusieurs années avant de se développer. Et des cas d’ESB ont encore récemment été détectés aux Etats-Unis.

Cette crise avait conduit à l’adoption du règlement européen n° 999/2001 du 22 mai 2001 fixant les règles pour la prévention, le contrôle et l’éradication de certaines encéphalopathies spongiformes transmissibles et du règlement n° 1069/2009 du 21 octobre 2009 établissant des règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux et produits dérivés non destinés à la consommation humaine et abrogeant le règlement n° 1774/2002 (relatif aux sous-produits animaux). Ces règlements ont notamment permis une meilleure traçabilité de l’origine des produits dans toute l’Europe.

Seules la France et l’Allemagne ont voté contre la réintroduction de farines animales dans l’alimentation des poissons le 18 juillet dernier.

Mais l’entrée en vigueur du texte est prévue pour le 1er juin 2013.

Toutefois, la réintroduction des farines animales dans l’alimentation des animaux terrestres n’est pas encore à l’ordre du jour même si une réflexion sur les protéines animales transformées (PAT) dans une alimentation croisée (alimentation de porcs avec des PAT de volaille et inversement) est en cours. Les PAT sont définies par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) comme « des protéines animales qui dérivent en totalité de matières premières protéiques de catégorie 3 n’incluant aucun produit à partir de sang, lait, colostrum, gélatine, protéines hydrolysées, dicalcium et trictricalcium phosphate, oeufs, collagène » et elles ne sont, à l’heure actuelle, pas utilisée en France. Certains spécialistes, même si les PAT dans une alimentation croisée se révèleraient sans dangers pour les porcins et volailles, craignent surtout les dérives (risque qu’elles soient utilisées pour nourrir d’autres espèces) si elles étaient généralisées.

Respecter les cycles naturels semble toutefois la solution la plus appropriée pour nourrir les animaux d’élevage malgré la flambée des prix des céréales.

À propos de l’auteur

COUSSY AVOCATS ENVIRONNEMENT ENERGIE URBANISME

Reconnu en droit de l'énergie et de l'électricité (CRE)
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