ABF : Délais d’instruction et récapitulatif

Est-il envisageable de réduire le délai imparti aux architectes des bâtiments de France (ABF) pour délivrer un avis sur les projets de construction, d’aménagement ou de démolition ?

 

Le délai de six mois est le délai d’instruction maximum des autorisations de travaux. Ce délai ne s’applique qu’aux demandes de permis de construire ou de permis d’aménager et uniquement au titre du champ de visibilité des monuments historiques ou au sein des secteurs sauvegardés dont le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) n’est pas approuvé. À l’intérieur de ce délai, l’architecte des bâtiments de France (ABF) dispose de quatre mois au maximum pour émettre son avis. Au sein des espaces protégés régis par un règlement, secteurs sauvegardés dont le PSMV a été approuvé et zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), ce délai d’instruction est limité selon le cas à 3 ou 4 mois, délai à l’intérieur duquel l’ABF dispose de 2 mois pour émettre son avis. Lorsqu’il s’agit d’une déclaration préalable quel que soit l’espace protégé, les délais d’instruction et d’avis n’excèdent pas respectivement, 2 mois et 1 mois. L’instruction du permis de démolir se limite dans tous les cas à 3 mois à l’intérieur desquels l’ABF dispose de 2 mois pour émettre son avis. Ces nouveaux délais ont été notamment établis en tenant compte des délais antérieurement en vigueur qui permettaient à l’ABF, en abords de monuments historiques et en ZPPAUP, de disposer au total de 4 mois. La réforme de 2007 du du code de l’urbanisme s’est attachée à une modulation appropriée des délais selon la nature des demandes et l’objet des travaux ; ainsi le délai de 6 mois d’instruction n’est-il pas général. Instruction a été donnée par ailleurs aux ABF non seulement de déterminer le plus rapidement possible si les travaux projetés sont bien situés dans le champ de visibilité du monument historique mais également d’émettre systématiquement, sur tous les dossiers relevant de leur compétence et ne posant pas de problème, un avis favorable exprès sans attendre la naissance d’un avis favorable tacite à l’expiration du délai. Cette réforme n’a, en aucune manière, eu pour objectif un alourdissement des procédures à l’égard des administrés. Ainsi, notamment, en ZPPAUP, alors que le délai maximum d’avis était antérieurement de 4 mois, la réforme l’a écourté à 2 mois considérant l’existence du règlement de la ZPPAUP sur lequel s’appuie l’avis de l’ABF. Elle a eu, au contraire, pour objet une clarification du droit pour garantir aux demandeurs l’obtention des autorisations dans un délai maîtrisé et connu dès le début de la procédure d’instruction de l’autorisation de travaux : ainsi toute prolongation du délai d’avis de l’ABF en cours de procédure ayant elle-même un impact sur le délai d’instruction des demandes d’autorisation de travaux a été supprimée, – la possibilité d’un octroi tacite des autorisations de construire a été généralisée. Auparavant, l’autorisation ne pouvait pas être tacite aux abords des MH et dans les ZPPAUP.

 

 

A noter : l’avis des architectes des Bâtiments de France sur les permis de construire à l’intérieur des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) n’est désormais plus que « consultatif », depuis la publication de la loi Grenelle I du 3 août

À propos de l’auteur

COUSSY AVOCATS ENVIRONNEMENT ENERGIE URBANISME

Reconnu en droit de l'énergie et de l'électricité (CRE)
Reconnu en droit de l'environnement
Reconnu en droit de l'urbanisme
Reconnu en droit de la sécurité (CNAPS, CNAC, CIAC)

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